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samedi, 08 mai 2010

Théories de la communication (3)

Le schéma de la communication selon Jakobson

Cet autre modèle, fondé sur la linguistique, est proposé en 1963 par Roman Jakobson (1896-1982). Ce linguiste russe développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique. Il est composé de six facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson.

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Le destinateur, lié à la fonction expressive du message,

Le message, lié à la fonction poétique du message,

Le destinataire, lié à la fonction conative du message,

Le contexte, l'ensemble des conditions (économiques, sociales et environnementales principalement) extérieures aux messages et qui influence sa compréhension, lié à la fonction référentielle du message,

Le code, symbolisme utilisé pour la transmission du message, lié à la fonction métalinguistique du message,

Le contact, liaison physique, psychologique et sociologique entre émetteur et récepteur, lié à la fonction phatique du message.

On notera l'apparition ou la réapparition des trois dernières notions (contexte, code, contact) qui complètent énormément la vision d'ensemble sur ce qu'est une communication.

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20:01 Publié dans théorie du signe | Tags : jakobson | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 06 mai 2010

La leçon d'écriture

Claude Lévi-Strauss raconte dans Tristes tropiques (1)  qu’il part un jour en voyage avec quelques Nambikwara, apportant avec lui des cadeaux qu’il compte distribuer à ses hôtes. Alors qu’ils sont arrivés au terme de leur voyage, il se passe « un incident extraordinaire » qui va déclencher l’imagination de l’anthropologue et lui faire écrire de longs développements sur l’écriture, ses usages et ses fonctions, le pouvoir et la connaissance, etc.

Lévi-Strauss raconte qu’il distribue des feuilles de papier et des crayons aux indigènes qui n’en font tout d’abord pas grand cas, mais qui les amènent tout de même un jour « à tracer sur le papier des lignes horizontales ondulées », cherchant « à faire de leur crayon le même usage » que lui. Mais, alors que généralement pour ceux qui s’y essayaient « l’effort s’arrêtait là », le « chef de bande voyait plus loin ». Avant même la description précise de l’« incident extraordinaire » annoncé plus haut, Lévi-Strauss nous livre d’emblée son interprétation à propos de ce qui s’est passé ce jour-là : le chef, à qui il prête une capacité à « voir plus loin » que les autres, aurait tout simplement « compris la fonction de l’écriture ».

 

 

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Ecriture et asservissement (levi-strauss)

 Claude Lévi-Strauss définit sa théorie de la culture, fondée sur des structures symboliques inconscientes, dans une introduction à l'œuvre de l'anthropologue Marcel Mauss :

«Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres ».

 

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« C'est une étrange chose que l'écriture. Il semblerait que son apparition n'eût pu manquer de déterminer des changements profonds dans les conditions d'existence de l'humanité ; et que ces transformations dussent être surtout de nature intellectuelle. La possession de l'écriture multiplie prodigieusement l'aptitude des hommes à préserver les connaissances. On la concevrait volontiers comme une mémoire artificielle, dont le développement devrait s'accompagner d'une meilleure conscience du passé, donc d'une plus grande capacité à organiser le présent et l'avenir. Après avoir éliminé tous les critères proposés pour distinguer la barbarie de la civilisation, on aimerait au moins retenir celui-là : peuples avec ou sans écriture, les uns capables de cumuler les acquisitions anciennes et progressant de plus en plus vite vers le but qu'ils se sont assigné, tandis que les autres, impuissants à retenir le passé au delà de cette frange que la mémoire individuelle suffit à fixer, resteraient prisonniers d'une histoire fluctuante à laquelle manqueraient toujours une origine et la conscience durable du projet.

 

 

 

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mardi, 04 mai 2010

Gutenberg

 Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg – dit Gutenberg (du nom d'une maison que sa famille possédait, Zu guten Bergen, à la Bonne-Montagne) – est né à Mayence vers 1400. Novateur dans l'usage des caractères métalliques mobiles, il est considéré comme l'inventeur de l'imprimerie typographique en Europe, Bi Sheng  ayant inventé les caractères mobiles en argile bien plus tôt (entre 1041 et 1048) en Chine, et Choe Yun-ui les caractères mobiles en métal en Corée vers 1234.  Son père, un patricien, était sans doute négociant en draps. On ne sait rien de sa jeunesse. Il lui fallut en tout cas quitter sa ville natale en 1428 à la suite d'une révolte des corporations. On le retrouve à Strasbourg en 1434.

En 1436, il passe un contrat avec un bourgeois de la ville, Andreas Dritzehn, et s'engage à lui livrer une sorte de tour perfectionné susceptible de polir les pierres précieuses. Il conclut également avec Dritzehn et deux autres bourgeois de la ville un autre contrat destiné à leur livrer un procédé permettant de fabriquer en série de petits miroirs, à partir d'un alliage de plomb, d'étain et de cuivre auquel on ajoutait sans doute de l'antimoine. Ces miroirs étaient destinés à capter l'image de reliques qu'on montrait au peuple à partir d'un balcon de la cathédrale lors d'un pèlerinage.

Gutenberg apparaît ainsi comme un ingénieur très averti des progrès récemment réalisés dans l'art du métal. Mais, en fait, il a un autre projet en tête : il donne dès 1436 à un orfèvre originaire de Francfort la somme importante de 100 florins en échange de « choses appartenant à l'imprimerie ». Il travaille d'abord seul, dans le secret, mais ses associés exigent d'être parties prenantes dans ses autres « arts et entreprises ». Bientôt, cependant, à la suite de la mort d'Andreas Dritzehn et des querelles opposant les frères et héritiers de celui-ci, Gutenberg dénonce son contrat. Un procès s'ensuit.

Bible de Gutenberg

 

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lundi, 03 mai 2010

Le plan de commnication de J.Kerviel

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Le plan de communication de Jérôme Kerviel est parfaitement rôdé. La démarche est simple: sortie d'un livre, interviews multiples et journalistes consentants pour mieux amener l'opinion publique à adhérer à sa cause. L'avocat général Philippe Bilger s'est irrité  des interventions médiatiques récentes de Jérôme Kerviel, l’ex-trader accusé d’avoir fait perdre à la Société Générale 5 milliards d’euros, alors que le procès de celui-ci doit se tenir dans un mois. Le magistrat y voit une tentative de pression sur le tribunal. S'y révèle surtout la trace de la communication, laquelle étend chaque jour un peu plus son emprise sur les journalistes et, à travers eux,  sur l’information.

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