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lundi, 12 avril 2010

Théories de la communication (2)

Le modèle de Lasswell

 

Harold Dwight Lasswell (1902-1978), politologue et psychiatre américain, s'est fait un nom en modélisant la communication de masse. Pour lui, il s'agit de la décrire à travers les questions : 

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« Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ».

C'est la stricte reprise des cinq questions que Quintilien adressait à tout apprenti rhéteur.

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Qui ? : correspond à l'étude sociologique du ou des milieux et organismes émetteurs.

Dit quoi ? : se rapporte au contenu message, à l'analyse de ce contenu.

Par quel média ou canal ? : C'est l'ensemble des techniques utilisées pour diffuser l'information à un instant donné dans une société donnée.

A qui ? : vise l'auditoire, ou audience. C’est-à-dire les publics récepteurs avec des analyses selon des variables

Avec quels effets ? : Il s'agit d'analyser et d'évaluer les influences du message sur l'audience.


Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion, très proche de la publicité, et lié à la propagande. Ce modèle dépasse la simple transmission du message (même s'il y reste centré) et envisage notamment les notions d'étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d'une communication (ses enjeux).

Pourtant il est critiquable, sur la même base que les critiques émises contre le modèle de Claude Shannon et Weaver. En effet il envisage la communication comme une relation d'autorité et de persuasion. Et il néglige le message de rétroaction, ainsi que les notions de psychologie et de sociologie de part et d'autre de la relation de communication. Le récepteur est toujours considéré comme passif, ce qui est encore inexact, car il existe en général interaction entre l'émetteur et le récepteur, ce qui n'est pas pris en compte dans ce modèle.

L'un de ses ouvrages majeurs - Propaganda Technique in the World War (1927) - fait partie des ouvrages de référence dans l'usage de la propagande dans la Seconde Guerre mondiale. Sa vision autoritaire, voire autoritariste de la communication, lui vaut de nombreux ennemis, encore aujourd'hui. Ce modèle est à lier par antithèse aux travaux du célèbre Marshall McLuhan (La galaxie Gutenberg, 1967) et Régis Debray (Traité de médiologie, 1991)

 

 

qui ?

Quand on connaît la provenance du message, il est plus facile de le bien saisir.


 

Qui est l’auteur de la communication, l’émetteur?

La conscience de ce qui nous anime permet de faire des choix éclairés. Chercher le lien qui nous relie au sujet.

Parler de soi, de son intérêt personnel et professionnel : pourquoi cette communication, quelle est sa motivation à choisir ce sujet? Ses valeurs, son cadre de référence.

L’étudiant sentira que l’information a de l’intérêt pour vous et cela l’orientera dans sa perception.


quoi ?

Sujet du message, de la communication.

 

De quoi s’agit-il?

Nature de la communication. Caractéristiques du message, sa « teneur », son « contenu » : mots, idées, arguments, conclusions, affirmations.

Décrire le sujet et l’angle du contenu à développer, car on ne peut tout dire tout enseigner. Voici quelques exemples :

Le Moyen-âge, mais précisément la chevalerie ; Boris Vian, le rebelle ; le roman historique, le texte publicitaire, les verbes irréguliers, le système politique français, la protéine, etc.

Quelle partie du savoir allez-vous enseigner?


À QUI?

Personne ou groupe visés

 

.

À qui s’adresse-t-on, qui est le superflue ?

Identification de l'apprenant : ses attentes, ses valeurs, ses mythes, les conditions psychologiques et sociales de sa réceptivité. Que connaît-il déjà du sujet, cela permet de cadrer le message et d’éviter la redite inutile.

Il y a quatre volets à considérer :

(1) ses caractéristiques personnelles (âge, sexe, nationalité, handicaps, langue, etc.;

(2) sa formation académique;

(3) ses connaissances du sujet;

(4) ses réticences, préjugés, a priori, succès et échecs antécédents.

Comment allez-vous l’atteindre : idée, visuel, langage, exemples, modèles humains?


POURQUOI?

Quelle est l’intention précise de cette communication?

 

 

Quel est le but de cette communication?

Le pourquoi se définit en deux étapes :
(1) le contexte, du manque ou du besoin qui incite cette action;
(2) l’énoncé de l’objectif poursuivi.

(1) Le contexte

Une difficulté, un manque, un problème, un besoin que vous avez constatés motivent la communication, l’exposé, le projet, la création du média. Par exemple : insuffisance de matériel pertinent, difficulté de compréhension d’une notion de base, manque d’outil pour illustrer un phénomène, pour offrir une vue d’ensemble.

À partir de la description de la situation pédagogique problématique, il faut chercher à combler le vide. Cette communication devrait apporter une solution.

(2) L’objectif

Il y a toujours un objectif affiché ou caché dans une communication. Sans objectif clairement décrit, il est difficile de faire des choix éclairés, de poser la question adéquate; les résultats de la communication pourraient souffrir d’éparpillement et demeurer confus pour l’étudiant.

Que vise ultime ment cette communication?  Quel en est l’objectif précis? Que fera l’étudiant?

L’objectif correspond généralement à une compétence à acquérir : soit un savoir déclaratif (connaissance et compréhension de base); soit un savoir procédural (relié à la résolution de problème); soit un savoir agir (attitude qui s’enseigne par l’exemple humain auquel on peut s’identifier).

Pour libeller un objectif

L’apprenant est sujet, le verbe indique l’action observable (ou la compétence) et le complément, les conditions de réalisation.


COMMENT?

Façon de traiter l’information. « The medium is the message » McLuhan

Comment concevez-vous le fil directeur?

Choix de la stratégie d’enseignement, du type d’évaluation, du média (tableau, notes de cours, site web, diaporama).

Comment allez-vous vous amorcer votre communication : comme un magister, avec humour, par une anecdote, un fait, une quesion, une statistique? Laquelle?

Il faut créer un drame (une déstabilisation) et le résoudre par la connaissance qu’apportera le cours, le média…

Comment capter et maintenir l’attention? Question, cas, exemple… Choix du mode de présentation, du style, de la convivialité du message.

Parfois, il est bon de concevoir un guide pédagogique pour accompagner l’étudiant.

RÉSULTAT?

Anticipation de l'impact
de la communication, du cours.

 

Quel est le résultat escompté?

Comment saurez-vous que le but est atteint? Comment le mesurer?


Présenter à l’avance les critères sur lesquels vous vous baserez pour juger du succès de la communication.


Quels indices démontreront l’efficacité de votre communication?

 

 

 

 

12:22 Publié dans théorie du signe | Tags : lasswell | Lien permanent | Commentaires (0)

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