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mardi, 27 juillet 2010

Le symbolisme des couleurs

Il est admis que, dans l’environnement, le vert détend, l’orangé est tonique, le rouge est excitant, etc. mais aucun instrument ne peut quantifier ce qu’une couleur exprime. Il est cependant une notion souvent utilisée par les coloristes ou les peintres que l’on peut prendre en compte, c’est la sensation de chaud ou de froid que l’on peut ressentir devant une couleur.

Est-ce parce que le bleu d’un glacier est proche du cyan et que le flamme d’un brasier est proche du vermillon que ces deux couleurs sont réputées représenter le mieux ces deux sensations ? Les robinets d’eau chaude et froide sont repérés dans le monde entier par le bleu et le rouge. C’est dire que ce lien est bien établi...

Autre constante, l'association d'une couleur et d'un élément : le bleu pour l'air, le jaune pour le métal (or),le vert pour l'eau, le rouge pour le feu.

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"Le gris est une couleur avouable" (Pétrus Sambardier, à propos des ciels lyonnais)

Blanc

Synthèse de toutes les couleurs, le blanc est la lumière, et les Anciens en avaient fait la couleur de la divinité : les Egyptiens enveloppaient leurs défunts dans un linceul blanc afin de rappeler que la mort délivre l’âme pure de son enveloppe charnelle périssable. Chez les Hébreux, la tunique de lin blanc représentait la pureté du Sacrificateur ainsi que la justice divine. A Rome, le blanc était la couleur des vestales (prêtresses qui étaient brûlées vivez lorsqu’elles manquaient à leur voeux de chasteté...) et des nouveaux affranchis : voilà pourquoi les baptisés portaient une tunique blanche durant plusieurs jours. C’était également la couleur des druides et celle des initiés...

Participent de la symbolique du blanc et sont emblèmes de pureté, vertu et chasteté : la robe blanche de la communiante et de la mariée, le bouquet de fleur d’oranger, le lis, la colombe, le lin, l’ivoire, le diamant, la neige... Par extension, c’est aussi parfois la couleur du deuil d’un enfant, d’un être pur... Sous son aspect maléfique : la lune (le blanc lunaire est celui de la lividité cadavérique et du linceul)

 

Noir

Le noir, négation de la lumière, s’associe à la nuit, à l’ignorance, au mal, à ce qui est faux. Il indique "l’ignorance enfantée par le mal et par toutes les passions égoïstes et haineuses". Couleur du charbon, il évoque le processus de la combustion, prélude à la régénération et renferme une idée de résurrection. Les rites initiatiques de l’antiquité comportaient des épreuves nocturnes : le postulant traversait une mort symbolique dans un lieu obscur, pour devenir un homme nouveau et renaître à la vie spirituelle. C'est pourquoi il est la couleur du deuil.

On peut y voir l’expression du complexe d’abandon, inséparable de la mélancolie et souvent accompagné de la peur de la vie et du désespoir, tendance reflétées dans les rêves ainsi que l'associabilité ou le besoin d’indépendance. Le noir est la couleur du refus : Les anarchistes en ont fait leur emblème.

En décoration ou dans le domaine de la mode, le noir est cependant le symbole par excellence de l'élégance, de la modernité (« smoking », robes noires, tenues de cérémonie, objets de luxe ). Il représente la richesse, le raffinement, voire même, le mystère.

Depuis longtemps, on l'a beaucoup associé aux vêtements ecclésiastiques ; de plus, il évoque la dignité, le pouvoir et la menace. Le noir est symbole d'autorité : que ce soit l'uniforme du policier, l’habit ecclésiastique celui du surveillant, ou encore, de l'avocat ou du juge. Plusieurs expressions à connotations négatives font référence au noir : « avoir des idées noires », « broyer du noir », « être sur la liste noire », « mouton noir », « jeter un regard noir », « marché noir », « bête noire ».

 

 

Gris

Union du blanc de l’innocence et du noir de la culpabilité, le gris fut l’emblème chrétien de la mort terrestre et de l’immortalité spirituelle, de l’innocence calomniée, noircie, condamnée par l’opinion ou les lois. C’est aussi la tonalité de la tristesse, de l’anxiété, de la rêverie vague. Dans la Bible, c’est la couleur de la ndre, symbole de pénitence et de deuil.

Couleur équivoque, associé aux cieux maussades et au manque de lumière, le gris traduit le manque de vigueur, l’indécision, le refus de l’engagement, l’enclos narcissique, et, dans les rêves, l’excès d’indifférence, l’ennui, la froideur, le besoin de tranquillité. Dans la mode, il est un gage d’élégance et de discrétion. Le noir et blanc en photographie est désormais souvent associé au passéisme ou à la mélancolie.

 

 

Le rouge

Le rouge est la couleur qui a le plus d'impact sur nos fonctions physiologiques. Elle excite les sens et active la circulation sanguine. C'est sans doute pour cette raison qu'on l'a toujours associée à la passion, à la sensualité et au désir, dans la symbolique du fruit rouge (fraise, cerise...) . Le rouge symbolise la vie, la maturité, chaleur et la génération, tout autant que la destruction, le crime, le sang répandu.

Le rouge est souvent considéré comme la couleur des couleurs. À preuve, dans certaines langues, les mots « rouge » et « coloré » sont synonymes ; dans d'autres, « rouge » est synonyme de « beau ». Dans les cultures où la langue ne comprend que quelques termes pour désigner les couleurs, on crée d'abord les termes « clair » et « obscur », puis, si une seule couleur est nommée, c'est toujours le rouge.

Le rouge vif est joyeux. Beaucoup de produits destinés aux enfants ou associés au plaisir sont rouges : ballons, jouets, vêtements, bonbons, etc. La fête de Noël se pare de rouge.

Le rouge traduit l'exubérance, la vitesse et l'action. Ce n'est pas une coïncidence si tant de voitures sport sont rouges.

Le rouge est aussi la marque de l’interdit, car il se voit bien à distance : Les feux de circulation et les panneaux d'arrêt sont rouges. Les avertissements sur les emballages de médicaments s'impriment en rouge. Le rouge attire l'attention : on l'utilise pour corriger les copies ou pour signaler un produit vendu à rabais.

Paradoxalement, ce fut, jusqu'au XIXe siècle, la couleur des uniformes militaires de plusieurs pays. À cette époque, la couleur de l'uniforme n'avait pas à remplir de fonction de camouflage, elle devait au contraire refléter la force et le prestige de l'armée et de son pays. Le rouge, s'il offrait une cible visible à l'ennemi, avait du moins l'avantage de cacher les taches de sang.

Le rouge évoque la colère et l'agressivité, comme dans les expressions « voir rouge » et « rouge de colère ». Il est donc aussi la couleur de la révolte, des la manifestation (drapeau rouge). Mais on rougit de honte comme de colère : la couleur est riche de connotation, et dépend énormément du contexte dans lequel elle est utilisée.

Le Jaune

Rien n'illumine un décor autant que le jaune, couleur du soleil, de la lumière, du miel, de  l'été... À travers les âges et les cultures, le jaune a tour à tour été associé aux Empereurs de Chine, à la renaissance printanière du temps de Pâques, à la générosité de la terre (au temps des récoltes de blé, de maïs et d'autres céréales),  à la philosophie Bouddhiste, et à bien d'autres images positives, comme le maillot jaune décerné au  vainqueur du Tour de France.

Comme le rouge, il attire l'attention. On l'utilise pour signaler un danger potentiel ou une interdiction, notamment en circulation automobile : avant de devenir rouges, les feux de circulation passent au jaune, et le « carton jaune » est utilisé pour donner un avertissement à un footballeur. Les panneaux routiers annonçant des travaux de construction ou d'autres dangers sont jaunes et les doubles lignes jaunes signalent une interdiction de traverser la chaussée.

En publicité, le jaune sert souvent à capter le regard, les compagnies de taxis new-yorkaises et les éditeurs d'annuaires téléphoniques - avec leurs pages jaunes - l'ont compris depuis longtemps.

Mais le jaune lunaire, couleur de l’or terni est du soufre symbolise l’inconstance, la jalousie, les passions dépravés, l’adultère, la culpabilité, la trahison (dans l’iconographie, Judas est vêtu de jaune ; dans plusieurs pays, les juifs devaient porter des vêtements jaunes parce que Judas avait trahi le Christ , ou une étoile jaune... ; en France, on barbouillait de jaune la porte des traîtres, les « briseurs de grève » sont appelés des « jaunes »... Le jaune est associé à la maladie - le pavillon jaune signale la quarantaine sur les navires - ainsi qu'à la gêne et au dépit, comme dans l'expression « rire jaune ».

Du point de vue psychologique, et dans les rêves, le jaune est la couleur de l’intuition et symbolise la capacité de renouvellement, l’entrain, la jeunesse et l’audace, mais aussi souvent l’instabilité et la vanité. Il révèle un besoin de supériorité et à l’extrême, la volonté de puissance aveugle manifestée en prétentions exagérées à une supériorité factice (souvent compensation d’un sentiment d’infériorité mal liquidé ou inconscient).

L'orangé

L'orangé ne porte ce nom que depuis l'arrivée des oranges en Europe. Le terme apparaît pour la première fois en anglais dans un poème datant de 1044, mais le mot ne passa dans l'usage courant que plusieurs siècles plus tard, vers 1750, lorsque le fruit fut devenu plus accessible en Europe. On associe l'orangé à l'automne et à ses feuillages colorés, au feu, à la terre et à la poterie. L'orangé passe tantôt pour joyeux et stimulant comme le jaune, tantôt pour une couleur de passion et de fougue comme le rouge, mais toujours à des degrés moindres.

Dans les rêves, cette tonalité chaude et brillante, emblème de la luxure et du feu, exprime un intense besoin de jouissance et d’expansion, et reflète un équilibre fragile et la nécessité de contrôler ses impulsions.

Attribut de Typhon (le monstre qui, en s’attaquant aux dieux de l’Olympe, engagea la lutte entre la lumière et les forces souterraines, le roux a symbolisé dans toutes les mythologies les tendances animales de l’homme, la fécondité extravagante, la perversion, la concupiscence et leurs conséquences : intempérance, débauche, violence, égoïsme... Le roux est aussi la couleur du diable et des démons (Poil de Carotte)

 

 

Le vert

Au Moyen Âge, le vert était considéré comme une couleur portant malheur, voire une couleur maléfique associée au diable. Le vert symbolisait la superstition et il fallait éviter de porter un vêtement de cette couleur.

Dans la culture occidentale, au fil du temps, on peut constater que le vert a cessé d'être associé au mal ; il est plutôt devenu un symbole du destin, du hasard, à la fois de la chance et de la malchance.

Le vert est, en certaines circonstances, perçu comme une couleur ayant trait à ce qui est instable, à ce que l'on désire et qui est incertain ou éphémère : que ce soit l'amour, l'espérance, la jeunesse ou encore, le jeu. On a qu'à penser aux tables de jeu (qui sont vertes depuis le XVIIIe siècle au moins), tables de billard, tables de ping-pong, courts de tennis, terrains de football et de baseball. L'instabilité, le hasard, la victoire ou la défaite s'habillent de vert.

Et pourtant le vert, couleur de la nature, est doué d’un pouvoir de régénération, car il capte l’énergie solaire et la transforme en énergie vitale. Couleur des bourgeons printanier, signalant la fin de l’hiver, il symbolise l’espérance. Il aide à donner un sentiment de détente, c'est un antistress. Le vert crée une ambiance rassurante, un sentiment de confort et de lien avec la nature.

Produit de l’association du jaune et du bleu, le vert possède ainsi une dualité : c’est la couleur de Vénus, symbole de renouveau, mais aussi de la vengeance ; du dieu-serpent aztèque, inventeur des arts, identifié au Thot-Mercure égypto-latin et au Lug gaulois, médecin, magicien, satiriste et artisan ; du Kirs musulman qui avait pour fonction de concilier les extrêmes (fonction synthétisée par le Caducée). En Chine, le vert désigne l’Est, le printemps, le bois et la charité ; dans le christianisme, la régénération dans les actes, c’est à dire la charité, et par antinomie la dégradation morale et la folie, le désespoir. Teinté de jaune (la couleur des yeux du dragon et des serpents) le vert est la couleur des eaux mortes, de la putréfaction et a une influence néfaste.

Sur le plan psychologique et dans les rêves, le vert, couleur de la vigueur sexuelle, ( le blé en herbe) reflète le besoin d’épanouissement, d’estime, de valorisation, de culture et de connaissance.

 

 

Le bleu

Le bleu est associé à la divinité dans toutes les mythologies : à Amon-Râ, dieu du soleil levant dans l’ancienne Égypte ; en Grèce à Jupiter,et à Junon,; en Inde, à Krsna dont le corps est bleu... En Chine, il symbolise le Tao, la Voie sacrée, le principe insondable des êtres.

Au Moyen Âge, le lapis-lazuli, pigment bleu par excellence pour les enlumineurs, était tellement précieux qu'il coûtait aussi cher que l'or, sinon plus. C'est la raison pour laquelle le bleu fut longtemps réservé aux représentations du manteau de la Vierge. Dans la tradition chrétienne, le bleu clair est ainsi devenu la couleur mariale par excellence : identifié à l’air, au vent, il symbolise la spiritualité, la contemplation, la passivité et favorise la méditation, le repos et reflète l’inaccessible, le merveilleux, l’évasion, le rêve. .

En décoration, le bleu possède de grandes vertus : il est calme, apaisant, pacifique. Le bleu pâle favorise la créativité. C'est pourquoi on le recommande pour décorer le bureau ou la salle d'étude. Le bleu foncé est bienvenu dans la chambre à coucher car il favorise un sommeil profond et paisible.

Hygiène, fraîcheur et propreté sont indissociables du bleu. Les publicitaires le démontrent sans arrêt (le lave-vitre, la poudre détergente avec ses particules bleues ou encore les bonbons à la menthe ne sont que quelques exemples.)

Dans la thérapie par la couleur, on utilise le bleu pour activer la guérison, soulager la douleur et même abaisser la pression artérielle.


Le violet

Le bleu et le rouge, deux couleurs opposées, s’équilibrent dans le violet qui (comme les autres teintes de sa famille, le mauve et le pourpre), suggère tantôt mystère, richesse et délicatesse, tantôt malaise, trouble ou provocation. Ces couleurs possèdent une sorte de double personnalité qui leur a toujours valu des réactions très variées.

L'histoire des teintures est marquée par celle de la pourpre, ce pigment dérivé d'un mollusque qui, dans le monde antique, servait à colorer les vêtements les plus précieux et était réservé exclusivement aux Empereurs. Cette pratique est à l'origine de l'expression servant à désigner le fils du souverain « Né dans la pourpre ».

Dans le monde religieux, on associe le violet au mystère de la Passion du représente l’identification totale du Père et du Fils Christ. Le temps de Pâques est marqué par l'emploi des couleurs complémentaires violet et jaune qui symbolisent respectivement le Carême et la renaissance printanière marquée par le jaune des crocus et des jonquilles. Au sein de l'empire britannique, le mauve fut pendant longtemps une des rares couleurs permises, avec le gris, le noir et le blanc, durant les périodes de demi-deuil. Cela explique peut-être en partie l'aversion du milieu de la mode pour cette couleur jusqu'au milieu du XIXe siècle et les connotations lugubres lui ayant été attribuées.

En psychologie, le violet, couleur de la fusion amoureuse, de la soumission, traduit le besoin d’union, d’approbation et d’identification à un être aimé. Mais ce rouge refroidi renferme quelque chose d’éteint et peut exprimer un étant d’esprit mélancolique, s’accompagnant du besoin de tendresse et de douceur. Pendant les années soixante, la famille des violets devint extrêmement populaire. Non conventionnelles et provocantes, ces couleurs furent adoptées par une génération de jeunes hippies recherchant la liberté.

 

Le rose

Association du rouge et du blanc, le rose, couleur de la chair, de la rosée régénératrice, de la séduction, symbolise l’amour, la pureté, la fidélité (comme la fleur du même nom). Depuis le succès de La vie en rose, il symbolise aussi le bonheur mièvre, l'idéal sentimental (un livre à l'eau de rose)

 

 

Le brun, couleur de la terre, de la boue et du feuillage d’automne renferme des idées de dégradation et de mort. Dans la symbolique chrétienne, le rouge-noir, mélange de feu, de fumée, de cendre et de suie est le symbole de l’amour infernal et de la trahison. Couleur de la matérialité, le brun correspond à l’agressivité latente ou déclarée, la méchanceté, l’obstination, l’avarice, l’égoïsme. Dans les rêves, il traduit le besoin de confort et de sécurité.

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