Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 25 février 2011

France info

 

France-Info-information-vocation.jpg

 

France-Info-journaliste.jpg

France-Info-vocation.jpg

 

Advertising Agency: Euro RSCG C&O, Suresnes, France
Creative Directors: Olivier Moulierac, Jérôme Galinha
Art Director: Julien Saurin
Copywriter: Nicolas Gadesaude
Photographer: Marc Gouby
Production: Jeanne Halfon, Guillaume Talon
Agency Manager: David Millier

CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

09:08 Publié dans Annonceurs | Lien permanent | Commentaires (2)

dimanche, 20 février 2011

Edward Bernays (1891-1995)

 

Né à Vienne en 1891, Edward Bernays est le double neveu de Freud (1856-1939) : son père est le frère de la femme de Freud tandis que sa mère (Anna Freud)  est sa sœur. Cette filiation lui permit de connaître les théories de la psychanalyse (le moi, le surmoi, le ça) et d’utiliser le prestige de cette filiation comme moyen de se faire connaître.

Sa famille quitta Vienne en 1892 pour s’installer à New York où son père exerça le négoce du grain. Le jeune homme fit des études d’agriculture, puis se détourna vers le journalisme et devint, à partir de 1912 publiciste. C’est lui qui promeut le ténor Enrico Caruso (1873-1921) et le danseur Nijinski (1890-1950), ainsi que les ballets russes.

En janvier 1919, il participe en tant que membre  de l’équipe de presse à la commission Creel à la conférence de la paix de Paris. La commission Creel était un laboratoire de propagande moderne, qui avait en 1917 inventé le célèbre oncle Sam (« I want you for US Army ») et mis sur pied la technique des « four minute men ».

De retour à New York en 1920, E. Bernays ouvre un bureau « de relations publiques » qui va connaître un tel succès qu’on le considère comme le fondateur des relations publiques. En 1928 il publie Propaganda comment manipuler l'opinion en démocratie, ouvrage dans lequel il décrit les mécanismes de la propagande moderne, et qui fut détourné par Goebbels.

Son succès le plus considérable fut d’amener les femmes à la cigarette en associant la cigarette à leur désir inconscient d’égaler les hommes.

Voir les deux videos suivantes : 

 

Lire en suivant ce lien le livre Propaganda ainsi qu'une préface sur Bernays de N. Baillargeon

 

vendredi, 18 février 2011

Rober Ezra Park (1864-1944)

 

Si William I. Thomas doit être considéré comme l'inspirateur de l'école sociologique de Chicago, c'est Robert Park qui en devient la figure la plus marquante au cours des années 1920. Ce dernier n'entra pourtant à l'université de Chicago qu'à l'âge de quarante-neuf ans, après un parcours mouvementé. D'abord journaliste pendant une dizaine d'années, il avait éré ensuite l'élève de William James à Harvard, puis de Georg Simmel à Berlin. De retour aux États-Unis, il avait pris une part active au débat sur les relations raciales en devenant l'assistant du leader noir Booker Washington. Le problème des minorités ethniques demeura l'un des thèmes majeurs de son œuvre sociologique, et sa vision du monde urbain portait la marque des multiples expériences qu'il avait accumulées à la faveur de ses enquêtes-reportages.

Deux ans après son arrivée à l'université de Chicago, Park publia en 1915 son premier article (The City. Propositions de recherche sur le comportement humain en milieu urbain). Ce texte célèbre définit les grandes orientations théoriques et le programme scientifique de ce qui deviendra très vite l'école de l'écologie humaine.

« Laboratoire social » par excellence, la ville est pour Park l'objet d'étude privilégié du sociologue. En continuité plutôt qu'en rupture avec le travail du journaliste, les enquêtes ethnographiques doivent être multipliées pour en saisir l'infinie diversité. Simultanément, l'intelligence de ses principes d'organisation appelle une approche de type écologique, sur le modèle de l'écologie naturelle qui étudie les relations entre les différentes espèces animales et végétales présentes sur un même territoire. L'intention de Park est en effet de saisir dans toute leur complexité les rapports que les citadins entretiennent avec un milieu à la fois matériel et humain qu'ils ont eux-mêmes façonné, et qui se transforme en permanence.

Communauté humaine élargie qui se nourrit en permanence de nouveaux apports, la ville « est à l'homme civilisé ce que la maison est au paysan », selon le mot que Park reprend de Spengler. Elle doit être analysée à la fois comme un système d'individus et d'institutions en interdépendance, et comme un ordre spatial. Elle se compose d'une « mosaïque » de communautés et de groupes ayant chacun sa culture, son histoire et ses intérêts propres. Les citadins se distribuent dans l'espace de l'agglomération en fonction de processus de filtrage, de regroupement, de ségrégation, qui tout à la fois se fondent sur les diversités d'origines et d'appartenances, les réaménagent et produisent de nouvelles différenciations. La compétition économique pour l'espace produit ainsi des zones, des quartiers, des aires que Park qualifie parfois de naturelles  dans la mesure où elles se forment et se transforment indépendamment de tout plan concerté d'aménagement urbain.

Les unités de voisinage servent de cadre à de nouvelles formes d'enracinement, même précaires, dans des territoires et des réseaux. Aussi le quartier peut-il être considéré dans certains cas comme un véritable milieu de vie, justiciable d'une analyse proprement écologique. Tel est notamment le cas des ghettos et, d'une façon plus générale, de tous les quartiers où une minorité ethnique ou religieuse préserve ses liens communautaires et son identité à la faveur de processus qui mettent en jeu simultanément la recherche du semblable et l'exclusion par autrui. Il en va de même, dans une certaine mesure, pour les secteurs résidentiels suburbains où l'agrégation de ménages aisés, l'aspiration à un même mode de vie et le développement d'un fort contrôle social local tendent à réactiver les appartenances héritées tout en produisant de nouvelles identités collectives.

Toutefois la ville n'est pas seulement une mosaïque de micro-milieux et ne se réduit pas à la somme de ses quartiers. Elle est faite de tensions permanentes entre la mobilité et la fixation, entre le cosmopolitisme et l'enracinement local, entre la centralité et la vie de quartier. À la manière des espèces animales et végétales en situation de concurrence sur un même territoire, les espaces urbains et les communautés humaines qui les occupent se redéfinissent continuellement, selon des processus analogues à ceux identifiés par l'écologie naturelle (invasion, succession, symbiose, etc.). Seule une observation ethnographique des conduites et des mentalités permet de comprendre pleinement le sens de ces changements. Par exemple, les itinéraires résidentiels des immigrants sont la traduction spatiale du « cycle des relations raciales » qui, selon Park, conduit progressivement les nouveaux venus à l'assimilation. Tout en suscitant de nouvelles identités et de nouvelles appartenances, la grande ville tend à placer les relations sociales sous le signe de la mobilité, de la réserve et de la distance.

Aussi Park accorde-t-il une attention particulière aux figures de l'étranger, de l'immigrant, de l'« homme marginal » (titre d'un article de 1923), qui lui servent d'analyseurs privilégiés pour une anthropologie du citadin.

Comme le devenir de la ville est scandé par les ruptures et les crises, sa compréhension passe aussi par l'étude de pathologies urbaines. Dans le prolongement des travaux de William Thomas, Park et ses collaborateurs ont ainsi été les pionniers d'une sociologie de la déviance et des petites gens, qui occupe une place importante dans leurs études empiriques et a ouvert la voie à une analyse interactionnelle des pratiques culturelles et des mentalités —

 

0_3df8c_13a65425_orig.jpg

Les petites gens 

 


 

jeudi, 10 février 2011

La double contrainte

On nomme double contrainte (double-bind) une paire d'injonctions paradoxales  consistant en une paire d’ordres explicites ou implicites intimés à quelqu’un qui ne peut en satisfaire un sans violer l’autre. To bind (bound) signifie « coller », « accrocher » à deux ordres impossibles à exécuter avec un troisième ordre qui interdit la désobéissance et tout commentaire sur l’absurdité de cette situation d’ordre et de contre-ordre dans l’unité de temps et de lieu. Sans cette troisième contrainte, ce ne serait qu’un simple dilemme, avec une indécidabilité plus-ou-moins grande suivant l’intensité des attracteurs.

La double contrainte existe seulement dans une relation d’autorité qui ordonne un choix impossible et qui interdit tout commentaire sur l’absurdité de la situation. Dans une situation d’indécidabilité, le dilemme est une nécessité de choisir (Comme dans le Cid de Corneille où les aléa de la vie place le héros face à un choix difficile), tandis que l’injonction paradoxale est une obligation (un ordre) de choisir.

L’injonction paradoxale est bien illustrée par l’ordre sois spontané(e), souvent utilisé par Paul Watzlawick comme exemple, où devenant spontané en obéissant à un ordre, l’individu ne peut pas être spontané. Autre exemple qu'il cite souvent : 

Une mère rend visite à son enfant et lui offre deux cravates, une bleue et une rouge. À la visite suivante, l’enfant se présente avec la cravate rouge. La mère lui dit : « tu n’aimes pas la cravate bleue » ?
À la visite suivante, l’enfant se présente avec la cravate bleue. La mère lui dit : « tu n’aimes pas la cravate rouge » ?
À la visite suivante encore, l’enfant se présente avec les cravates bleue et rouge à la fois au cou et sa mère lui dit : « Ce n’est pas étonnant que tu sois placé en pédopsychiatrie » !

 

6a00d834521e4b69e201310f2e7a1f970c-320wi (1).jpg

Effets sur l’individu :

  • La double contrainte empêche toute prise de décision adaptée.
  • Elle génère des sentiments diffus de malaise, d’impuissance, de confusion des idées ou des affects. Elle donne le sentiment d’être en faute ou incompétent, d’être de trop ou spectateur de ce que l’on fait.
  • Elle entraîne la perte de confiance dans son ressenti.
  • Elle provoque des impasses relationnelles, un vécu de castration et des situations non gagnantes.
  • Elle peut rendre a-réactionnel (sans réaction).
  • Elle rend la situation « a priori » insoluble, inextricable.
  • Elle pourrait même bloquer l’énergie de vie.

Comment s’en sortir ?

La capacité à se sortir d’une double contrainte dépend bien évidemment de l’âge et des ressources personnelles de l'individu qui y est soumis, comme de la nature de la relation entre les deux individus. Selon G. Bateson, la conséquence positive de la double contrainte est d’obliger l’individu à développer une « double perspective créative ». En clair, pour s’en sortir, l’individu est invité à :

  1. Réduire l'intensité ou changer la nature de la relation qui provoque la double contrainte.
  2. Repérer la double contrainte, en prenant conscience des messages contradictoires qu'elle induit.
  3. Métacommuniquer et recadrer, autrement dit, communiquer sur la communication en dévoilant les non-dits, en relisant la situation à un niveau différent. Par exemple, communiquer sur l’absurdité d’une demande peut être une façon de la dépasser.
  4. Adopter un comportement différent : oser l’humour, la métaphore, la créativité, la spontanéité, s’impliquer, oser se révéler, oser être qui l’on est, faire différemment plutôt que davantage, etc… C’est une véritable prise de risque identitaire qui encourage à être créatif plutôt que réactif.

 

AsterixCorseSoeur2.jpg

 

AsterixCorseSoeur3.jpg

Asterix chez les Corses - exemple de double contrainte