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mercredi, 01 décembre 2010

Le canard enchaîné

Le Canard Enchaîné a été  créé  en septembre 1915 sous l’impulsion du journaliste Maurice Maréchal. Pendant un an, seuls cinq numéros furent édités.  La deuxième et vraie naissance du Canard eut lieu le 5 juillet 1916. En créant ce journal, Maurice Maréchal voulait, comme Galtier Boissière avec son Crapouillot, dénoncer le bourrage de crâne opéré par les journaux de l’époque, dominés pendant la guerre par la censure et la propagande de l’Etat.  Sa devise : « informer, amuser, dénoncer ».

Le succès fut immédiat. 40 000 exemplaires furent publiés chaque jour en 1918. Aujourd'hui, il est le second plus ancien périodique français, derrière le  Figaro.  Depuis sa création, de nombreuses affaires ont été dévoilées dans les colonnes rouges et noires, et toutes ont eu leur écho, ont fait renoncer de nombreux élus à leurs privilèges. A son tableau de chasse, le Canard Enchaîné peut afficher les plus grands scandales politiques du vingtième siècle, qu’il a lui même mis au jour :

l’affaire Maurice Papon

l’affaire des diamants de Bokassa (avec VGE)

l’affaire du sang contaminé

l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris avec notamment Jacques Chirac

l’affaire Jean Tibéri

l’affaire Hervé Gaymard, avec son duplex de 600m² payé par … l’état.

 

 

 

 

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Le Canard enchaîné apparaît désormais comme un « ovni » dans le paysage de la presse française. Son modèle économique n’a pas changé depuis sa création en 1915. L’hebdomadaire ne laisse aucune place à la publicité dans ses colonnes. Ce qui en fait un journal « atypique », selon Laurent Martin, l’historien officiel du journal. Car « l’esprit Canard, ce fut d’abord le choix initial fait par les fondateurs de créer un journal différent » (Laurent Martin, Le Canard enchaîné. Histoire d’un journal satirique (1915-2005).

Le Canard ne vit que de ses ventes et de ses abonnements. Ce qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne le désavantage pas. Le Canard enchaîné est en bonne santé financière, au milieu d’une presse payante en plein marasme.

En 2006, le produit d’exploitation s’élevait à 25,1 millions d’euros. La diffusion totale payée était de 406 488 exemplaires, dont 54 043 par abonnement, soit 13,3% (chiffres ESJ). Le PDG du Canard Enchaîné est depuis 1992 Michel Gaillard. L’hebdomadaire est une société anonyme: les Editions Maréchal (du nom de son fondateur). Seuls les salariés du Canard enchaîné et les fondateurs sont actionnaires, ce qui le protège de toute main-mise extérieure.

Les journalistes du Canard enchaîné sont parmi les mieux payés de la presse française. En contrepartie de cette rémunération avantageuse, ils n’ont pas le droit de jouer en bourse et de faire des piges dans d’autres journaux.

Chaque année, les comptes du journal sont publiés dans le dernier numéro d’août. Ces jolis chiffres permettent au journal de rester un de derniers indépendants financièrement, à tel point qu’il résiste encore et toujours à l’envahisseur publicitaire, refusant catégoriquement le moindre encart de réclame, vivant uniquement de ses recettes.

 

15:44 Publié dans medias | Tags : canard enchaîné | Lien permanent | Commentaires (0)

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