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samedi, 22 janvier 2011

Palo Alto

logo2.jpgL'Ecole de Palo Alto, aussi appelé Collège Invisible parce que regroupant des idées et théories, plus que des individus installés dans la ville, est une école dont le centre d'intérêt est de comprendre comment fonctionnent les interrelations entre individus et groupes, et particulièrement les interactions malades dans le cadre d'opérations thérapeutiques.  En observant comment les individus réussissent leurs actions, et aussi, pour reprendre une expression humoristique de Paul Watzlawick comment ils réussissent à échouer, l'école de Palo Alto a pu déterminer un certain nombre de règles régissant les individus entre eux. La plupart de ces règles sont respectées à leur insu, seul le manquement aux règles les fait apparaître. La théorie de la communication qu’ils élaborent est ainsi différente de celle présentée par les ingénieurs Shannon et Weaver  en raison de leur  approche pragmatique de la communication. Ce groupe de chercheurs innovant et, avec entre autres Gregory Bateson, Jay Haley, et Don Jackson, Paul Watzlawick va faire de cette Ecole de Palo Alto une référence dans les domaines des théories de la communication, de la psychothérapie et de la thérapie familiale.

Le fondateur : Gregory Bateson (1904-1980) et son groupe.

batesong.jpgAnthropologue d’origine anglaise, Bateson parcourait le monde dans le cadre de recherches en biologie.  En 1951, il publia, avec le psychiatre Jurgen Ruesch un livre intitulé Communication : The social matrix of psychiatry dans lequel il développait plusieurs concepts qui constituaient autant d’ébauches d’un tournant majeur dans l’appréhension des phénomènes de communication.

L’idée centrale de l’ouvrage consiste à concevoir la communication comme la matrice dans laquelle sont enchâssées toutes les activités humaines. Aussi, il élargit le champ de la communication à tous les processus par lesquels les individus s’influencent mutuellement et distingue 4 niveaux de communication : intrapersonnel (avec soi-même), interpersonnel (entre deux personnes), groupal (entre plusieurs personnes) et culturel  (entre de nombreux individus). ALors que dans les travaux mathématiques de type Shannon, la communication reposait sur l'émetteur et son intention d'envoyer un message (à un autre individu), Ruesch et Bateson partent du récepteur et sa perception d'impressions en provenance de lui-même, d'autres individus, de l'environnement. Ils en conclut que les êtres humains sont biologiquement contraints de communiquer.

En 1952, il reçoit une subvention de la fondation Rockfeller pour étudier les « paradoxes de l’abstraction dans la communication » : c’est la naissance du premier groupe de Palo Alto avec le « projet Bateson ».

Le projet débouche ainsi sur l’élaboration de la théorie du double-bind ou double contrainte formulée en 1956 dans leur article intitulé Vers une théorie de la schizophrénie. Pour eux, « Le paradoxe est un modèle de communication qui mène à la double contrainte ». C’est cette situation qu’ils trouvèrent dans les familles de schizophrènes sans conclure cependant qu’il s’agissait d’une causalité linéaire vers la maladie mentale. La théorie affirme l'existence de relations conflictuelles entre le malade psychotique et son entourage, le dernier donnant au premier des ordres absurdes et impossibles à exécuter (en résumé caricatural: je te donne l'ordre de me désobéir, sinon...). Ces ordres impossibles à respecter étant, forcément, toujours suivis de sanctions, ils entraîneraient ainsi l'apparition de la psychose. Autre ex : C’est le cas lorsque l’on vous dit « soyez naturel ». Car on vous invite à "être" ce que précisément la même invitation empêche : d’être naturel. Ce projet, dirigé par Bateson va durer jusqu’en 1962, date à laquelle celui-ci part pour poursuivre ses propres recherches dans le domaine de la communication : la psychiatrie n’a jamais été pour lui qu’une application parcellaire de ses théories. Jackson, qui a toujours été intéressé par les applications pratiques du projet fonde en 1959 le Mental Research Institute (MRI), constituant le second groupe de Palo Alto.

Le Mental Research Institute ou le second groupe : En 1959, le psychiatre Don Jackson, déjà lié au groupe autour de Bateson à l’invitation de ce dernier, fonda à Palo Alto le MRI avec l’ambition avouée d’étudier dans le détail la schizophrénie et d’en extrapoler des éléments théoriques sur la communication interpersonnelle.

Watzlawick-Paul.jpgDès 1960, il fut rejoint par Paul Watzalawick, psychiatre d’origine autrichienne.

Leurs travaux s’inscrivaient explicitement dans la foulée des théories du groupe de Bateson, mais il convient de noter que les deux groupes demeurèrent distincts et affichèrent régulièrement leurs divergences.

Watzlawick et Jackson, rejoints par Weakland, Fisch, Hall et d’autres encore crée la psychothérapie systémique basée notamment sur la notion d’homéostasie familiale qui suppose que soigner une pathologie psychiatrique chez un membre de la famille passe par la prise en compte de toute la famille, la personne malade n’étant qu’un symptôme de la pathologie du système (famille).

il s’agit d’une perspective empreinte de systémique et cybernétique.

En 1967, dans leur ouvrage Pragmatics of Human Communication (une logique de la communication), Paul Watzlawick, Jeanet Beavin et Don Jackson entendaient présenter une synthèse des travaux du groupe de Watzlawick et de Betson.

Dans le second chapitre « Propositions pour une axiomatique de la communication » ils énoncent 5 axiomes qui s’inscrivent dans la pragmatique, que l’on a nommé les axiomes de Watzlawick qui sont des propriétés fondamentales de la communication, des sortes de principes fondateurs de la pragmatique de la communication.

Cliquer sur chaque numéro pour lire la suite du développement :

1- On ne peut pas ne pas communiquer.

2- Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier et par suite est une méta-communication.

3- La nature d’une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre les partenaires.

4- Les êtres humains usent simultanément de deux modes de communication : digitale et analogique.

5- Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire, selon qu’il se fonde sur l’égalité ou la différence.

mercredi, 19 janvier 2011

Cybernétique

La cybernétique est une science du contrôle des systèmes, vivants ou non-vivants, fondée en 1948 par le mathématicien américain Norbert Wiener. La signification étymologique du mot cybernétique désigne « l'action de manœuvrer un vaisseau, de gouverner » (du grec Kubenêsis).

La cybernétique est la science des machines qui s’autorégulent ; étant « informées » sur leurs résultats, elles se corrigent elles-mêmes. La démarche de Wiener est à replacer dans le contexte post-traumatique des années de la  guerre, marqué par la crainte très réelle que nos sociétés ne retournent au chaos c'est-à-dire à l'entropie. La seule façon de faire reculer le chaos est de créer, localement, des îlots d'ordre ou de néguentropie, par l'intermédiaire de l'information.

Notre monde est intégralement constitué de systèmes, vivants ou non-vivants, imbriqués et en interaction. Peuvent ainsi être considérés comme des "systèmes": une société, une économie, un réseau d'ordinateurs, une machine, une entreprise, une cellule, un organisme, un cerveau, un individu, un écosystème… Les ordinateurs et toutes les machines intelligentes que nous connaissons aujourd'hui sont des applications de la cybernétique. La cybernétique a aussi fourni des méthodes puissantes pour le contrôle de deux systèmes importants: la société et l'économie

Un système cybernétique peut être défini comme un ensemble d'éléments en interaction, les interactions entre les éléments peuvent consister en des échanges de matière, d'énergie, ou d'information.

Ces échanges constituent une communication, à laquelle les éléments réagissent en changeant d'état ou en modifiant leur action. La communication, le signal, l'information, et la rétroaction sont des notions centrales de la cybernétique et de tous les systèmes, organismes vivants, machines, ou réseaux de machines.

Lorsque des éléments sont organisés en un système, les interactions entre les éléments donnent à l'ensemble des propriétés que ne possèdent pas les éléments pris séparément. On dit alors que « le tout est supérieur à la somme des parties ». Par exemple, un animal manifeste des propriétés (courir, chasser, guetter, attaquer...), que ne manifestent pas ses organes pris séparément. Et ces organes eux-mêmes sont des systèmes qui possèdent des propriétés que ne possèdent pas leurs éléments, à savoir les cellules, etc. De même, une machine (par exemple un ordinateur) possède des propriétés supérieures à celles de la somme de ses composants.

Notre monde est intégralement constitué de systèmes, vivants ou non-vivants, imbriqués et en interaction.            

Feedback et auto-régulation

L'approche cybernétique d'un système consiste en une analyse globale des éléments en présence et surtout de leurs interactions. Les éléments d'un système sont en interaction réciproque. L'action d'un élément sur un autre entraîne en retour une réponse (rétroaction ou feedback) du second élément vers le premier. On dit alors que ces deux éléments sont reliés par une boucle de feedback (ou boucle de rétroaction).

Une boucle qui relie un élément A à un élément B est dite positive lorsqu'une variation dans un sens de la valeur de A produit une variation dans le même sens de la valeur de B. Les boucles positives sont donc des boucles qui amplifient les tendances. Le plus y appelle le plus, et le moins y appelle le moins. L'équilibre d'un système requiert donc un nombre suffisant de boucles négatives, où un élément A fait augmenter B, mais où en retour l'augmentation de B fait diminuer A.

Un exemple de système cybernétique rudimentaire est un radiateur électrique. Il possède deux éléments, une résistance et un thermostat, liés par une boucle négative: ainsi, l'augmentation de la chaleur déclenche d'elle même la coupure du thermostat, provoquant en retour la baisse de la température, qui produira à son tour la réouverture du thermostat. Un système cybernétique équilibré a pour propriété de s'autoréguler. Une tendance dans un sens y crée les conditions de la tendance inverse. De tels systèmes manifestent une grande stabilité dans le temps.

Les systèmes issus de la nature (écosystème, cellule, organisme) offrent des exemples de systèmes parfaitement auto-régulés.

 

Une science du contrôle social

La cybernétique peut être considérée comme particulièrement déterminante à l'ère de l'information et des systèmes complexes. La maîtrise des systèmes complexes que nous avons créés, ainsi que la compréhension de cet autre système complexe qu'est la biosphère, font partie des enjeux majeurs pour le XXIème siècle.

Le type de société qui émerge aujourd'hui dans les pays industrialisés découle directement des applications de la cybernétique: processus de robotisation de la production, réseaux financiers mondialisés, nouvelles méthodes de management et d'organisation de l'entreprise, réseaux de communication et réseaux informatiques, nouveaux systèmes d'armes intelligentes...

La cybernétique est par essence une science du contrôle et de l'information, visant à la connaissance et au pilotage des systèmes.

Lorsque la cybernétique a été inventée, le gouvernement américain souhaitait la classer secret défense. Grâce à l'opposition de Norbert Wiener, la cybernétique a été rendue publique mais sa diffusion a été restreinte à un cercle de spécialistes. Actuellement, la plupart des livres sur la cybernétique sont épuisés chez l'éditeur, et la plupart des gens ignorent ce qu'est la cybernétique (ou bien ils l'associent à tort à la mode "cyber" ou aux jeux vidéo).

Norbert Wiener était conscient de l'impact que les applications de la cybernétique allaient avoir sur la société. Dans un livre publié en 1950, Cybernétique et société, il prévoit la fin du travail humain remplacé par des machines intelligentes, et met en garde les responsables politiques contre les conséquences d'une utilisation de la cybernétique qui ne serait pas accompagnée par une évolution post-industrielle des structures de la société, dans laquelle l'homme pourrait enfin être libéré du travail. Faute de quoi avait-il prévenu, nous assisterons à un développement sans précédent du chômage et de l'exclusion sociale, pouvant à terme conduire à l'effacement progressif de la démocratie.

Mais la cybernétique pourrait aussi constituer une source d'inspiration positive et féconde pour l'invention d'un « capitalisme à visage humain », conciliant l'homme, l'économie, et l'environnement.

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dimanche, 30 mai 2010

Les débuts de la télévision

En mars 1925, à la Royal Institution de Londres, l'Écossais John Logie Baird (1888-1946) fait la première démonstration publique d'un système de télévision permettant la transmission à distance d'images animées d'une définition de 30 lignes. L'ensemble parait très rudimentaire, il permet pourtant de transmettre le visage d'une personne se trouvant dans une autre pièce. L'exploration de l'image à émettre ainsi que sa restitution à l'arrivée sont effectuées par un système mécanique (breveté par l'Allemand Paul Nipkow en 1883) utilisant de chaque côté un disque tournant percé d'une série de trous disposés le long d'une spirale. . Il constitua la première société de télévision au monde, Baird Television Development Company, au capital de 500 livres, puis en fit la démonstration au public britannique, le 26 janvier 1926. La même année, en juin, l'Américain Charles Francis Jenkins fait également une démonstration d'un système de télévision. Pour l'exploration et la restitution des images, il utilise un système à miroirs tournants qui lui assure une définition de 45 lignes par image.

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mercredi, 26 mai 2010

Apple 1

 

 

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En 1977, l'Apple 1 alimenta quelques rayons de magasins d'informatique. Dans le coffret qui renfermait l'ordinateur, Steve & Stevens auraient presque pu ajouter un tournevis, une scie et quelques planches en bois car à première vue il manquait des morceaux: pas de boîtier ni même de clavier et de lecteur de K7!

 

La lecture du manuel de mise en route n'était que de dix pages environ. Après un peu de bricolage et un branchement sur deux transformateurs électriques(5 & 12 Volts), on pouvait s'émerveiller car l'Apple 1 était un vrai ordinateur: Les 4 ou 8 Ko de mémoire vive suffisaient bien pour concevoir des logiciels en Basic et le processeur MOS 6502 était plutôt rapide. Afin de vérifier le bon fonctionnement de l'ensemble, un programme de test était livré. La mémoire vive était composée de RAM dynamiques au lieu de RAM statiques qui était moins performantes, plus encombrantes et pourtant plus répandue à cette époque.

Côté interfaces, ce micro-ordinateur fût peu fournis. Un connecteur sur la carte mère permettait l'insertion d'un contrôleur de K7 plutôt rapide pour l'époque:1500 bits par secondes et non coûteux. Un second connecteur devait permettre l'Apple 1 de recevoir des extensions mémoire jusqu'à 65 Ko mais, à ma connaissance, il ne fût pas utilisé.

666.66$ était un prix d'achat fort raisonnable par rapport aux autres micro-ordinateurs livrés en Kit et souvent architecturé autour d'un Intel 8080. Il était même possible de lui brancher un classique lecteur de K7 et un TV standard au lieu des télétypes habituels.

Le prix de 666.66$ n'a aucun lien avec le chiffre du Diable comme certains purent penser, il fût choisi parce que Jobs voulait le vendre 777.77$ afin de leur porter chance mais ce prix était trop élevé au goût de Woz alors ils retirèrent un 1 à tous les chiffres.

Près de deux cent Apple 1 furent vendus avec succès.
De nos jours,  les rares possesseurs de Apple 1 sont des collectionneurs. Cote très élevée...

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lundi, 24 mai 2010

L'utilisation d'Internet

Tous les jours sur internet, des quantités phénoménales d’informations sont partagées. Constatez par vous même : 210 milliards de mails, plus de 43 millions de gigaoctets transférés par téléphone ou encore 5 millions de tweets. Tout est résumé sur l’image ci-dessous.

 

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mercredi, 19 mai 2010

Du volumen au codex

Volumen :

Depuis 2600 avant JC jusqu'en 650 après JC, le Volumen, (livre en rouleau) dont le nom est dérivé du verbe latin « volvere » (rouler, dérouler), désigna la forme principale qu'a connue le livre dans l'Antiquité classique. Pour constituer ce livre en rouleau, les tiges de papyrus étaient débitées en lamelles étroites, disposées perpendiculairement les unes sur les autres  puis compressées, martelées et polies. Ensuite les feuilles obtenues étaient collées les unes aux autres pour former un rouleau dont la longueur pouvait atteindre entre 6 et 15 mètres sur 30 à 40 centimètres de hauteur. Jusqu'au VIIe siècle de notre ère, l'Égypte a fourni le bassin méditerranéen en matière première sous forme de rouleau vierge.

 

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 Rouleau de la Torah, Saint-Pétersbourg, 1828, Parchemin 15,3 x 1385 cm, BnF, Manuscrits orientaux, hébreu 1426

 
En Orient comme en Occident, la tradition s’était perpétuée de copier des rouleaux de Torah miniature qui servaient soit à des offices privés à domicile, soit et surtout à être emportés en voyage. Le musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (collection Cluny) en conserve deux. Celui-ci, contrairement aux autres, a encore sa main de lecture, réduction, elle aussi, du modèle habituel.

 

Codex : Le mot latin codex vient de caudex (souche, tronc d’arbre) et signifie, par métonymie, « tablette pour écrire » : l’étymologie garde ainsi la trace de ce que le passage du volumen au codex, qui se produisit lentement entre le Ier siècle et la fin du IV, se fit d’abord lorsque les Romains, qui utilisaient des tablettes de bois recouvertes de cire pour les écrits de la vie quotidienne, relièrent ensemble plusieurs tablettes (une dizaine) par une feuille ou par des lanières de parchemin collées sur le grand côté. Le codex est ainsi un livre  de forme parallélépipédique, résultat de l'assemblage de manuscrits, en premier lieu en parchemin  (Ier et IIème siècles dans l'empire romain)  puis en papier depuis le XIIIème siècle.Sa caractéristique principale est la reliure des feuillets qui le forment par la marge; à l'inverse du rouleau (volumen) qui impose une lecture continue, le codex permet d'accéder aux chapitres (structure du texte) de manière directe. L'habitude de numéroter les pages (par des lettres) accompagna cette innovation. Son adoption dans la chrétienté est d'autant plus marquée que, support de la Bible,  le codex sert à se différencier des rouleaux sur lesquels les juifs écrivent la  Torah. Le codex comme objet est étudié par une science spécifique : la codicologie.

 

 

 

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Fragment d’un recueil des épîtres de saint Paul (Jérusalem, 902) - Parchemin15,5 x 11 cm, BnF, Manuscrits orientaux, arabe 6725

 

Un certain David d’Ascalon (Dâwud al-’Asqalânî) copia à Jérusalem ce recueil des épîtres de saint Paul, dont une partie plus importante est conservée au mont Sinaï. Il s’agit là d’un des plus anciens textes arabes des épîtres, traduit d’après un texte grec ou un texte syriaque différent des textes reçus. La copie de textes religieux chrétiens sur parchemin ne semble pas avoir connu de rupture dans cette région et on peut remarquer qu’à la différence des corans contemporains, le format de ce manuscrit est vertical. Le système de différenciation des consonnes par des points ou groupes de points placés au-dessus ou en dessous des lettres est celui que l’on utilise actuellement et les voyelles ne sont pas notées. Le style d’écriture est particulier aux livres non-coraniques, bien que, dans la forme des lettres, on retrouve certains traits communs avec l’écriture des corans. Les cahiers sont numérotés en lettres grecques. Le décor, du moins dans la partie conservée ici, est réduit à des signes en forme de croix à la fin des épîtres et au choix de l’encre rouge pour les titres.

 

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Miracles de Marie - Ethiopie, fin XVIIe – début XVIIIe siècle. Parchemin 30 x 27 cm BnF, Manuscrits orientaux, éthiopien Abbadie 114

 
L’usage du manuscrit est attesté en Ethiopie depuis le XII siècle, date des témoins connus les plus anciens. En dehors des chroniques royales, le corpus de textes est essentiellement de nature religieuse. Le parchemin est le support privilégié de l’écrit : veau et cheval pour les grands formats, chèvre pour un vellum très blanc et fin, mouton pour les petits ouvrages de moindre qualité ; sa préparation n’est pas confiée aux artisans mais doit être effectuée par le scribe, qui y copiera ensuite le texte., Les papiers orientaux ne semblent pas avoir été utilisés en Ethiopie même, et les quelques manuscrits éthiopiens sur papier que l’on connaisse ont été produits à Jérusalem, à Rome ou en Egypte. Pourtant les musulmans éthiopiens, ainsi que les commerÇants juifs des côtes de la mer Rouge, utilisaient le papier ; aussi peut-on penser que les chrétiens d’Ethiopie ont fait le choix délibéré de ne pas s’en servir à cause de sa fragilité ou par souci d’indépendance commerciale (production locale des matériaux à moindre coût), ou encore, et c’est le plus probable, pour éviter d’utiliser un support fabriqué à l’étranger dans des conditions de pureté mal définies. Par ailleurs, les inscriptions gravées sont extrêmement rares. Apparus en France au XIIe siècle puis se diffusant dans toute la chrétienté occidentale et orientale le long des routes de pèlerinage, les Miracles de Marie sont un bel exemple d’assimilation par l’église éthiopienne d’un texte étranger. Le cycle iconographique illustre le texte à la manière d’une bande dessinée. Illustré dans le premier style gondarien, ce manuscrit est un objet de luxe, très certainement commandité par une personne proche du pouvoir royal (le nom du premier commanditaire a été gratté ; portrait d’une reine au folio 87 vo) ; il devait être destiné à un usage privé plus que liturgique. Aux folios 7 vo-8, l’évêque Daqsyos (Ildefonse de Tolède) offre à la Vierge le livre des Miracles de Marie, qu’il vient de composer. En échange, il reçoit le siège et la chasuble d’évêque. Les folios 46 vo-47 montrent les frères scribes emportés par les démons parce qu’ils avaient conçu des pensées impures en écrivant.

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vendredi, 23 avril 2010

Communication de masse

 La Communication de masse, c'est un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adressant à tous les récepteurs disponibles. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté). Ce type de communication a été conceptualisé avec l'apparition des notions d'organisation de masse dont quatre éléments sont la standardisation, le Fordisme, le taylorisme et la publicité... On parle de médias de masse ou « MassMedia ». En font partie la radiocommunication, la radiodiffusion et la télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligna à plusieurs reprises Georges Bernanos.  L'apparition de l'internet rend la rétroaction possible

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Le 24 octobre. A Varsovie, un meeting de plusieurs milliers de personnes auquel participe Władysław Gomułka se déroule sur la place des Défilés. Les premières informations relatives aux événements de Budapest, affluent. Stefan Staszewski (1er secrétaire du Comité Varsovien du Parti Ouvrier Unifié de Pologne - PZPR) :  Un océan de têtes, la foule, mercredi, 15 heures. [...] Des pancartes et des drapeaux blanc et rouge et pour la première fois, des inscriptions de solidarité et de soutien avec le peuple hongrois dans sa lutte, surtout les pancartes près de la tribune. Gomułka est horriblement tendu.

Władysław Gomułka (1er secrétaire du Comité Central du Parti Ouvrier Unifié de Pologne - PZPR) : Camarades ! Citoyens ! Travailleurs de la capitale ! [...] Au cours de ces dernières années, beaucoup de mal, de désordre et de douloureuses déceptions se sont accumulés en Pologne. Les idées du socialisme imprégnées de l'esprit de liberté de l'homme et du respect des droits du citoyen, ont été en pratique profondément altérées. Les mots n'ont pas trouvé de reflet dans la réalité. Les lourdes difficultés de la classe ouvrière de la nation entière, n'ont pas donné les fruits espérés. Je crois profondément que ces années sont définitivement derrière nous.
[...] Je m'adresse aujourd'hui au peuple des travailleurs de Varsovie et à tout le pays, avec cet appel : Assez de meetings et de manifestations ! Il est temps de reprendre le travail quotidien en ayant conscience et en croyant que le parti uni à la classe ouvrière et à la nation, conduira la Pologne sur la nouvelle voie du socialisme.

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jeudi, 22 avril 2010

L'Ecole de Chicago

C’est à Chicago que la sociologie américaine a connu son essor et son institutionnalisation. Le premier département américain de sociologie y est crée en 1892. Son fondateur, Albion  Small  (1854-1926) le dirigea jusqu’en 1924.  Il voyait la sociologie comme une discipline spécifique centrée sur l’étude des formes concrètes de la vie sociale. Il créea une revue Américan journal of sociologie, rassembla des fonds, organise des enseignements ... Cet effort aboutit vers 1913 à faire du département de Chicago le plus important centre d’enseignement et de recherche du pays en sociologie-anthropologie, dont le rayonnement se fit sentir surtout entre 1910 et 1935.

 

La ville de Chicago connait alors une explosion démographique sous l’effet de l’exode rural et de l’immigration (1840: 5000 habitants, 1890: 1000.000 habitants, 1930: 3.400.000 habitants). Les vagues successives de migrants transforment la ville, en même temps qu’ils s’y adaptent en aménageant leur espace propre. L’instabilité de l’équilibre urbain est l’illustration de la désorganisation que vivent certains groupes. La ville est un mode de vie éclaté : impersonnalité et superficialité des contacts; la montée de l’individualisme mène à une différenciation sociale accrue, et à la porte des contacts primaires. Elle est ainsi le théâtre de nombreux problème sociaux (misère, délinquance, ségrégation, conflits culturels, émeutes…) La ville devient donc un « véritable laboratoire social » pour ces chercheurs préoccupés de réformisme social. Un des ouvrages les plus importants de l’école de Chicago « The city », est signé en 1925 par Burgers, Mc Kenzie et Robert Ezra Park. Chicago, qualifiée de « laboratoire social » y est étudiée sous l’angle de la répartition dans l’espace des communautés et des classes sociales. Park s’y dit persuadé de la possibilité d’utiliser les méthodes de l’ethnologie pour l’étude des rapports sociaux urbains.   Ce qui unit les chercheurs est moins une théorie d’ensemble que les thèmes qui fédèrent leurs recherches (développement urbain, déviance, relations entre groupes) et une méthode commune : l’enquête de terrain, le point de vue de l’acteur, l’observation directe. L'idée, également, popularisée par le théorème de Thomas,  que les comportements des individus s'expliquent par leur perception de la réalité et non par la réalité elle-même. Sa forme la plus célèbre est : “If men define situations as real, they are real in their consequences”. Si les hommes définissent des situations comme réelles, alors elles sont réelles dans leurs conséquences.

 

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jeudi, 08 avril 2010

Associations, une communication différente

 

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Une entreprise cherche à vendre ses produits ou ses services, une administration à se faire connaître des usagers ou à faire respecter les droits et obligations de chacun. L’association est une organisation qui répond à des besoins totalement différents, loin des impératifs commerciaux. L’association n’a pas pour but de partager des bénéfices. La logique est donc bien différente de celle d’une entreprise. N’oubliez jamais que la communication n’est qu’un moyen pour développer votre activité, mais elle ne doit jamais vous éloigner de l’essentiel : l’objet même de votre association et vos adhérents

 

La communication est rarement une démarche naturelle pour les associations. Elle est néanmoins vitale. Nos solutions pour communiquer efficacement. La communication doit servir des objectifs et une stratégie : développer et faire connaitre l'association.

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