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vendredi, 26 mars 2010

Axiome 1

Propositions pour une axiomatique de la communication

(P.Watzlawick – Une logique de la communication, 1967)

 

1- « On ne peut pas ne pas communiquer. »

« Le comportement n’a pas de contraire. Autrement dit, il n’y a pas de non comportement, ou pour dire les choses encore plus simplement : on ne peut pas ne pas avoir de comportement. Or, si l’on admet, dans une interaction, tout comportement a valeur de message, c'est-à-dire qu’il est une communication, il suit qu’on ne peut pas ne pas communiquer, qu’on le veuille ou non. Activité ou inactivité, parole ou silence, tout a valeur de message  »

Il s’ensuit de ce principe que tout comportement induit une communication.  « Le seul fait de ne pas parler ou de ne pas prêter attention à autrui ne constitue pas une exception à ce que nous venons de dire. Un homme attablé dans un bar rempli de monde et qui regarde droit devant lui, un passager qui dans un avion reste assis dans son fauteuil les yeux fermés, communiquent tous deux un message: ils ne veulent parler à personne, et ne veulent pas qu'on leur adresse la parole; en général, leurs voisins « comprennent le message et y réagissent normalement en les laissant tranquilles. Manifestement, il y là un échange de communication, tout autant que dans une communication animée » (p.46)

« Par ailleurs, si l’on admet que tout comportement est communication, même pour l’unité la plus simple qui soit, il est évident qu’il ne s’agira pas d’un message monophonique : nous aurons affaire à un composé fluide et polyphonique de nombreux modes de comportement : verbal, tonal, postural, contextuel, etc, chacun d’eux spécifiant le sens des autres. Les divers éléments qui entrent dans ce composé (considéré comme un tout) sont passibles de permutation très variées et très complexes, allant de la congruence à l’incongruence et au paradoxe ». (pp 47/48)

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 Conséquences de ce premier axiome :

1) Si on prétend ignorer « la Communication », elle, ne nous ignore pas. On peut la négliger, mais cette négligence est elle même une action de communication.

Tout comme Monsieur JOURDAIN faisait de la prose sans s’en rendre compte, chaque geste, chaque silence est donc un élément de communication. Mais Monsieur JOURDAIN prononçait beaucoup de sottises. C’est évidemment le risque qu’encourt celui qui n’y prendrait garde et laisserait au hasard et à l’improvisation le décodage de ce qu’il exprime. 

2) La communication ne se limite pas à certaines occasions particulières: campagnes électorales, fêtes, inaugurations, réunions, lettres, téléphone, audiences... Au contraire, elle est permanente. On communique tous les jours, même sans s'en rendre compte. Involontairement, nous produisons des signes.  Il y a quelques années, on n’hésitait pas dans les campagnes électorales à coller de superbes affiches sur les arbres. L’écologie passant par là, on s’est aperçu que le résultat était en fait désastreux dans la tête de l’électeur. Ce n’était pas l’image de dynamisme qui passait, c’était celle du beauf pollueur.  Le moindre des comportements est un “signe”. Aujourd’hui, un élu qui ne sait plus recevoir les citoyens qui sollicitent des rendez-vous, caractérise davantage sa communication que toutes les campagnes de publicité qu’il pourra s’offrir.

 

3 Si «tout est communication », tous les objets d'études que nous avions l'habitude de classer dans diverses sciences et activités humaines font également partie de la communication, laquelle devient une matière ou une activité  centrale dans l'éducation, la formation, le marketing, le management, la politique, dans la vie privée comme dans la vie publique

Ainsi, pour Palo Alto, comme pour la Méthode Relatio, tous les problèmes relationnels, d’ordre privé (familial) ou public, y compris ceux qu'on a l'habitude d'appeler problèmes « sociaux » ou « politiques », sont des problèmes de communication et peuvent trouver une solution dans ou par la communication.

 

4  Yves Winkin constate dans  Anthropologie de la communication (1996) que « cette façon de comprendre la communication a l’avantage d’y intégrer l’ensemble des modes de communications non lexicaux. Mais l’énorme désavantage de la limiter à l’interaction hic et nunc, la ramenant ainsi dans le giron de la psychologie sociale. »

 

 

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