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vendredi, 07 janvier 2011

Chiche

CHICHE1, adj.
A.  [En parlant d'une pers.] Dont la parcimonie confine à l'avarice. La parente qui recevait avait la réputation d'être un peu chiche (
GIDE, Journal, 1930, p. 967).
 Expr. Être chiche de (qqc.). Être avare de. Chiche de bravos sur les galeries (
L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 196). Chiches de compliments (BENJAMIN, Gaspard,1915, p. 35). Chiche de dragées (P.-L. MENON, R. LECOTTÉ, Au village de France, Livre 1, 1954, p. 86).
B.  [En parlant d'une chose] Qui témoigne de cet esprit d'avarice, peu abondant. Le régal fut chiche (Ac. 1932). Ce logis où nous demeurions ne recevait qu'une chiche lumière, dépendance de la sacristie (
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 484).
Rem. On rencontre ds la docum. les dér. a) Chichement, adv. D'une manière chiche. La famille vécut chichement (
ZOLA, La Joie de vivre, 1884, p. 850). Chichement notée (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 236). Chichement rétribuée (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 347). b) Chicherie, chicheté, subst. fém. Caractère d'une personne chiche, attitude chiche. Les bénéficiaires ordinaires de ces dons commençaient à se plaindre de la chicherie des princes (FARAL, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 179). La chicheté de l'enjeu (J. DE LA VARENDE, M. le Duc de Saint-Simon et sa Comédie humaine, 1955, p. 62). c) Chichotter, verbe intrans. Être chiche. Tu chichottes sur les secours que mon état réclame (G. SAND, Le Meunier d'Angibault, 1845, p. 333).
Prononc. et Orth. : [ ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 « qui regarde à la dépense » (
CHR. DE TROYES, Erec et Enide, 6676 ds T.-L.); 2. 1538 chiche de(qqc.) « qui n'est pas prodigue de » (EST.); 3. d'une chose a) 1732 « parcimonieux » dépense chiche (Trév.); b) 1798 « peu abondant » moisson chiche (Ac.). Prob. dér. du rad. onomatopéique tchitch- exprimant l'idée de petitesse (FEW t. 13, 2, p. 374a; BL.-W.5; cf. chichi) plutôt qu'empr. à un b. gr.   « un rien » (DAUZAT 1973), (gloses d'Hésychius, éd. M. Schmidt, t. II, p. 481, 54), lui-même empr. au lat. ciccum « membrane ténue » puis « un rien » (ERN.-MEILLET). Bbg. LEW. 1960, p. 174, 181 (s.v. chicheté).   RAT (M). Avare, grigou, pingre, etc. Vie Lang. 1968, pp. 311-312

 

 

* CHICHE2, subst. masc.
BOT. Pois chiche. Plante à fleurs blanches, cultivée dans le Midi, et dont les gousses contiennent chacune deux graines; p. méton., graine comestible de cette plante. Farine de pois chiches. Ils n'ont pas fini de manger des pois chiches dans les prisons du roi d'Espagne (
POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 284).
Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. 1694-1932; Ac. 1718 enregistre la vedette au plur. : chiches avec la rem. : ,,n'a d'usage que joint avec pois : pois chiches``. Étymol. et Hist. 1244 (Itinéraire de Londres à Jérusalem, attribué à Matthieu Paris, X ds Itinéraires à Jérusalem, éd. H. Michelant et G. Raynaud, p. 132); cf. 1269-78 (pour indiquer une valeur très faible) (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 9742). Altération, prob. sous l'infl. de chiche1*, de l'a. fr. cice « pois chiche » (cependant attesté un peu postérieurement,ca 1256, ALDEBRANDIN DE SIENNE, Régime du Corps, 71, 26 ds T.-L.), empr. au lat. cicer « id. ».

 

 

CHICHE3, interj.
Fam. Exclamation de défi lancé ou accepté :

1.   (...) Un vieux rossard (...) qui parle de s'aller plaindre au directeur? Au directeur?... Eh bien, allez-y! Chiche!
COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., 1, p. 129.

 Chiche que. Je parie que... :

2.   Il est beaucoup de façons de demander un service à une femme, plus tard vous saurez ça, dit-il d'un air dégagé. Mais avec Gina, je veux vous prouver que...Chiche, dit-il soudain, que je couche avec elle avant quinze jours.
 Chiche
, dis-je calmement.
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 73.

 Expr. Être, ne pas être chiche de. Être, ne pas être capable de :

3. Rompons la paille, et ni vu ni connu.   Tu n'es pas chiche de mettre le marché à la main.
L.-F. L'HÉRITIER, Mémoires pour servir à l'hist. de la Révolution française, par Sanson, t. 2, 1830, p. 291.

Prononc. : [ ]. Étymol. et Hist. 1866 (DELVAU, p. 75 : Chiche! Exclamation de défi ou de menace,   dans l'argot des enfants et des ouvriers). Prob. abrév. de l'expr. ne pas être chiche de faire qqc. (1830, supra ex. 3), utilisée pour mettre au défi qqn de faire qqc., qui est elle-même un emploi partic. de chiche1* étymol. 2.
STAT.   Chiche1, 2 et 3Fréq. abs. littér. : 105.

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