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Histoire de la presse

Le Figaro

Le Figaro

"Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur..."
(Beaumarchais)

En 1826, Philadelphe-Maurice Alhoy fonde le Figaro, quatre pages satiriques qu'il livre lui-même en fiacre. L'affaire fait long feu. En 1854, Hippolyte de Willemessant ressuscite le titre en en faisant un hebdomadaire prisé par la bourgeoisie. Il y invite chroniqueurs de talents et écrivains : Janin, Rochefort, Dumas père, Vallès, Zola… Le Figaro passe au format quotidien en 1866. Soutenant l'Empire (voir Napoléon III), il se réclame ensuite de la Monarchie (voir Mac-Mahon), avant de rejoindre les rangs du républicanisme modéré sous la IIIe République (il appartient toutefois à la nébuleuse hétéroclite des journaux dreyfusards à la fin du siècle).
En 1914, le Figaro fait lui-même l'objet de l'actualité puisque son directeur général, Gaston Calmette, est assassiné par l'épouse de Joseph Caillaux. Après-guerre, le titre subit une perte de lecteurs : 50 000 en 1928, 15 000 en 1930. Entre-temps, François Coty, célèbre parfumeur et homme de médias, fusionne le titre avec le Gaulois et en prend la direction. Celui-ci, puis Pierre Brisson, à partir de 1936, redressent le journal (90 000 en 1939), en y introduisant notamment la photo (1932).
Après s'être sabordé en novembre 1942, le Figaro ressort à la Libération. Pierre Brisson tient les rênes jusqu'en 1965 et profite de la disparition de la plupart des grands quotidiens de droite d'avant-guerre. Avec un tirage de 400 000 exemplaires en 1948 et de 500 000 en 1965, sur une ligne hostile au Parti communiste et à la SFIO, le Figaro, solidement servi par ses 250 journalistes, fait figure de principal titre de la droite, en particulier de la droite colonialiste durant la guerre d'Algérie. Austère et efficace tant en matière politique qu'économique ou culturelle (avec ses pages littéraires), c'est un des fleurons de la presse française.
La mort de Pierre Brisson, fin 1964, entraîne le rachat par le groupe Prouvost-Béghin (1965), puis par le groupe Hersant en 1975. Alors que le Figaro atteint l'apogée de ses tirages (plus de 500 000 exemplaires), l'arrivée du très interventionniste Robert Hersant provoque de vives réactions au sein de la rédaction, qui avait jusqu'alors gardé, sous la houlette de Louis-Gabriel Robinet, son autonomie rédactionnelle. Avec Raymond Aron, directeur politique de la publication, une cinquantaine de journalistes quittent le navire en juin 1977. S'ensuit une profonde restructuration menée sous la direction de Jean d'Ormesson : le Figaro modernise ses procédés de fabrication et diversifie sa production éditoriale en lançant le Figaro Magazine (1978), puis Madame Figaro (1983).