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Histoire de la presse

Le Monde

Le Monde

Le 18 décembre 1944 parait le premier numéro du Monde daté du 19 décembre. Le Monde succède au journal Le Temps, dont il reprend le format, la typo et les anciens locaux rue des Italiens. De Gaulle souhaite doter la France d’un nouveau journal de référence tourné vers l’étranger. Il demande à Hubert Beuve-Méry (qui signera ses articles sous le pseudonyme de Sirius, l'homme qui saisit les choses de haut, avec recul), d’en être le directeur. Durant la IVe République, le Monde voit son tirage passer de 110 000 (1946) à 200 000 exemplaires en 1957.
Son inspiration centre-centre gauche ne l'empêche pas d'être un journal respecté dans la mesure où, en dépit de quelques engagements (sur le neutralisme au début des années cinquante, puis sur l'Algérie notamment, mais avec des dissensions internes), il n'est pas un journal partisan. Son succès est donc d'abord le fruit de sa grande et austère rigueur informative (c'est un modèle du genre) et de sa position d'électron libre sur l'échiquier politique.
  Le Monde est donc avant tout une autorité morale, appuyée sur sa liberté de ton et sa relative émancipation vis-à-vis du politique. Ainsi, malgré certains remous, dont ceux suscités par le retour aux affaires du général de Gaulle (1958), sa rédaction est solide et conquérante. En ces temps troublés de décolonisation et de tendance étatique à la censure, les journalistes ont le souci de garder leur indépendance face aux pressions du pouvoir politique et des puissances financières (ce que favorise la naissance de la Société de rédacteurs, dès 1951, après une première crise autour du neutralisme). Certains membres de la rédaction flirtant avec le progressisme, il s'ensuit toutefois de houleuses discussions et quelques départs dans les années 1956-1960.