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Le chat noir (Steinlein -1895)

Le chat noir (Steinlein -1895)

Rodophe Salis, un peintre picard, ouvrit un vide-bouteilles qui fut inauguré en décembre 1880 à l’enseigne, dessinée par Willette, du Chat-Noir. En quatre ans, le cabaret devint « le cerveau de Montmartre », pour ne pas dire du monde en réunissant artistes et poètes de l’époque (Verlaine, Charles Cros, Villiers de l’Isle l’Adam, Albert Samain, Jean Richepin…). Excédé par de nombreuses bagarres avec les rôdeurs des boulevards, Salis transporta son cabaret après la mort de l’un de ses garçons rue de Laval (actuellement Victor-Massé). Les garçons de café étaient travestis en académiciens, et Salis y présenta avec la complicité de Caran d’Ache les pièces de son théâtre d’ombre. Ce café, le plus célèbre de Montmartre avec le lapin à Gill, ne survécut pas au décès de son créateur en 1896.
Un autre célèbre montmartrois fut Théophile Alexandre Steinlen, né en 1859 à Lausanne. Son père était employé postal et peintre amateur. Il souhaita d'abord être pasteur mais en 1879, après deux ans de théologie, entra en apprentissage de dessinateur industriel à Mulhouse. En 1881, il s'était installé avec sa femme à Montmartre, rue Caulaincourt, dans le même pavillon que Renoir. Collaborateur à la revue du cabaret du Chat Noir, il y rencontra Forain, Bruant, Lautrec, Vallotton, Verlaine…
Dès 1885, Steinlein collabora notamment à La Revue illustrée, La Caricature, Le Gil Blas illustré, Le Chambard socialiste, L’Assiette au beurre. De son vivant, on l'avait surnommé "l'homme aux 100 000 chats" en raison de son goût pour les félins.
Steinlen fit la connaissance de Rodolphe Salis, le propriétaire du Chat noir, en 1884 soit deux ans après la création de la revue du Chat noir pour faire connaître le cabaret. Pendant les 13 ans que dura la revue (1882-1895), l’artiste y réalisa une centaine de dessins de chats rassemblés ensuite sous le titre de « Dessins sans paroles. Des chats »
L'affiche fut imprimée en deux couleurs en 1896, l'année de la mort de Salis. Mais elle avait été réalisée avant pour la tournée du Chat noir au Théâtre de Mons pour la séance du 12 septembre 1892. Elle marqua le début de la vraie notoriété de Steinlein et reste caractéristique de l'Art Nouveau : ton chaud, ligne courbe, typographie originale imitant l'orientalisme. Selon un critique de l’époque : « les murs de Paris ont été ennoblis de la présence de ce chat auréolé, hiératique et byzantin, de proportions énormes, dressant au-dessus de la foule sa silhouette fantastique et décharnée ». Steinlen, déclara s’être inspiré d’un chat qu’il avait vu à Lausanne, « à peine ai-je eu besoin de l'amplifier pour en faire un soleil: il rayonnait de tous ses poils écarquillés » .