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Réclames

Michelin (O'Galop - 1910)

Michelin (O'Galop - 1910)

C'est Marius Rossillon (1867-1946), dit O'Galop, peintre et dessinateur qui créa le bonhomme Michelin en - 1898. Il travaillait pour différentes revues satiriques comme Le rire, Le Cri de Paris, Le Charivari...
Sa rencontre avec les frères Michelin n'est pas le simple fruit du hasard puisqu'il dessinait dès 1894 dans une revue novatrice à l'époque: le Cycle. Il publia plus de 300 images pour la marque et sera l'affichiste officiel du Bibendum jusqu'à la veille de la première guerre mondiale. La plus connue de toutes encore aujourd'hui, reste la première affiche de 1898 où apparait Bibendum le verre à la main reprise en 1905 avec la formule "nunc est bibendum". Elle eut un tel succès qu'elle fut déclinée à volonté sur d'innombrables supports afin de vanter les nouveautés de la marque ou ses succès en compétition.

Le style de l'affiche en rupture avec l'imagerie classique de l'art nouveau qui présentait habituellement les produits sous les traits d'une femme fleur et d'arabesques portait ses fruits. O'Galop avait compris quelle était sa cible et l'élite masculine était mieux réceptive à ce genre. O'galop éleva donc Bibendum dans l'esprit de l'époque: moqueur, turbulent et fort en gueule; il collait parfaitement à la volonté des Michelin de faire connaitre leur marque. Avec les succès de Michelin dans les compétitions automobiles, conscient que la dynamique était la clé de la réussite du message publicitaire, O'Galop s'efforça de renouveler constamment le répertoire du Bibendum et le fit passer dans toutes les postures imaginables. Et même si il l'assagit après sa première jeunesse pour lui donner un caractère plus consensuel, il restait toujours dans un répertoire incisif.

« C'est le hochet du géant Bibendum, dieu de l'Olympe commercial moderne, membre influent de ce zodiaque de la réclame où prennent place à côté de lui – au lieu de la Vierge et des Gémeaux – le bébé Cadum, la double lune de l'éclipse ou, issus plus directement des personnages de la première époque, le Lion Noir et la Vache-qui-rit. Mais Bibendum ne reste pas fermé dans ce concile mythologique.
Clermont ne peut plus se concevoir sans Bibendum, divinité volumineuse, élastique, tentaculaire, aux yeux de grenouille, au ventre de pacha, et qui fume son cigare comme un oncle placide. »
Alexandre Vialatte