Réclames
Le Furet (Capiello, 1901)
La célèbre marque Française « Le Furet », fondée en 1845, tient son nom de ce petit animal au corps fin, élancé et apte à réduire sans peine sa taille pour se faufiler dans des lieux étroits. La fabrique « Le Furet » est à l'origine d'un grand bal, le « Bal des corsets » qui se déroulait chaque année au mois de février à l'hôtel Saint-Martin à Langoiran en Gironde. Ce lieu était non loin de la ville de Le Tourne, où œuvraient quelques cent cinquante corsetières dans l'un de ses ateliers de confection. Voici l'un de leurs textes de présentation: « Les Corsets « Le Furet » Idéalisent la femme... Nouvelle Jouvence, ils donnent à la ligne une éternelle jeunesse. Les porter est un délassement. Les quitter devient une peine. Ils se font en tous tissus, des fil et coton classiques, aux brochés de Lyon, et pour toutes les conformations... Confectionnés avec des matières de surchoix, ils conservent, jusqu'à la fin de leur durée, leurs qualités de fini et d'élégance, et assurent à toutes celles qui le portent cette délicieuse silhouette que Broders a dessinée pour le charme de leurs yeux. » *
Si les critiques (médicales surtout) s’intensifient, l’usage du corset ne cède pas : « L’opulence, la laxité, la pesanteur des formes requièrent le port du corset, dans une idée de maintien. ». L’objet provoque de véritables passions, mais seules ses lignes changent : soixante-quatre brevets sont déposés, censés améliorer son confort, entre 1828 et 1848, alors qu’il n’en existait que deux en 1828. Au début du XXe siècle, les créateurs en déposeront encore de trois à cinq par mois. La production ne cesse elle aussi de croître : un million et demi de corsets vendus en 1870, six millions en 1900.
Victime malheureuse de la libération du corps, de la gaine et du soutien-gorge, « Le Furet » s'éteindra au début des années 60. L’affiche date de 1901 (1m45 x 96cm) et fut réalisée par Léonetto Cappiello (1875-1942). L'épreuve ( voir les corrections de "maintient" est conservée au musée d’Orsay