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Le Courrier français (Willette, 1900)

Le Courrier français (Willette, 1900)

"Le Courrier français" fut de 1884 à 1913, un hebdomadaire illustré, fondé et dirigé par Jules Roques, et qui devint l'organe satirique le plus représentatif de l'époque.Il eut notamment pour rédacteurs : Maurice Bouchor, Raoul Ponchon , Georges Montorgueil, Hugues Delorme, Jean Lorrain. Et pour illustrateurs : Adolphe Willette et D.O. Widhopff mais aussi Jean-Louis Forain, Jules Chéret , Hermann-Paul , Henri Pille , Pierre Jeannot. A partir de 1885, Jules Roques accueille le groupe des "Incohérents." Ses rubriques concernaient la littérature, les Beaux-Arts, les théâtres, la médecine et la Finance.

Fils d’un colonel, Adolphe Willette (1857-1926) s'installe à Montmartre en 1882, après avoir fait les Beaux-Arts, au 20, rue Véron. Il participe avec Rodolphe Salis et Émile Goudeau, à la création du cabaret du boulevard Rochechouart Le Chat noir, où il expose d'abord une toile refusée au Salon, puis qu'il décore ensuite de panneaux et de son fameux Parce Domine (1884), aujourd'hui en dépôt au Musée de Montmartre. Polémiste ardent, Willette collabore tour à tour au journal Chat noir, au Courrier français, au Triboulet, au Rire et à La Libre Parole illustrée de Drumont, sans oublier L'Assiette au Beurre. Lui-même fonde plusieurs publications : Le Pierrot (1888-91), La Vache Enragée (1896-97), Le Pied de Nez (1901), Les Humoristes (avec Steinlen en 1901). Son dessin plein de verve lui vaut la célébrité notamment pour ses personnages Pierrot et Colombine, légers et sentimentaux, entourés d’amours joufflus.
Willette prend ainsi une part considérable dans le renouveau de la lithographie et de l’affiche, à la fin du XIXe siècle. Il met en scène les grisettes, les marmitons, les rapins, les voyous, les cantinières, les soldats, tous les caractères qui composent un monde poétique et allégorique, parfois ironique voire cruel. Le Musée des Arts Décoratifs lui consacre, en 1911, une grande rétrospective ; Apollinaire en rend compte dans l’Intransigeant : « L’art de Willette consiste surtout en une alliance charmante de l’esprit et de la poésie, de la peinture et de la chanson, de l’allégorie et de la vie même. S’il y a beaucoup de gaieté et d’insouciance sur tous les visages de ses tableaux, l’on y découvre aussi de la mélancolie. [...] L'on devrait donner le prix Nobel de la paix à cet artiste qui a fait presque autant de dessins contre la guerre que contre l'hypocrisie de ceux qui détestent la beauté. »
Willette publie ses souvenirs en 1919 sous le titre "Feu Pierrot". En 1920, avec Forain, Neumont et Poulbot il fait partie des fondateurs de la République de Montmartre. Il en sera le premier président jusqu'au 14 août 1923. En 1923, il pose la première pierre du dispensaire des Petits Poulbots à Montmartre. Adolphe Willette meurt en 1926 et est inhumé au cimetière du Montparnasse.
L'affiche sur le charbon date de 1922.